L’accès à un emploi étudiant dans la fonction publique peut représenter un tremplin vers un emploi au gouvernement, c’est pourquoi la Commission tenait à s’assurer que chaque candidature soumise est traitée avec impartialité et équité. Le renouvellement de l’effectif constitue par ailleurs un défi pour les instances gouvernementales et en ce sens divers moyens ont été mis au point au cours des dernières années pour attirer et fidéliser ce bassin de main-d’œuvre. La Commission voulait vérifier si cet objectif de fidélisation était un objet de préoccupation pour les ministères et organismes.
La vérification a porté sur la période du 1er avril 2012 au 31 mars 2013. Des dossiers étudiants ont été examinés au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, au ministère de la Justice, au Curateur public du Québec et à la Régie des alcools, des courses et des jeux.
Observations de la Commission
La vérification a permis de constater que les quatre organisations respectent les valeurs d’impartialité et d’équité dans leurs processus de recrutement étudiant. Elle révèle en outre que l’embauche étudiante y est une pratique courante et que les jeunes ont la possibilité d’y cumuler plus d’un emploi tout au long de leurs études.
La Commission a toutefois observé qu’une proportion significative de ces emplois, soit près de 30 %, offre des tâches qui ne sont pas en lien avec le domaine d’études au moment de la deuxième embauche, ce qui contrevient aux règles prescrites en la matière. Elle s’inquiète de cette façon de faire qui nuit à l’atteinte des objectifs de développement de l’employabilité et de fidélisation. Selon la présidente de la Commission, Mme Christiane Barbe, « les emplois offerts mériteraient d’être davantage axés sur le domaine d’études des jeunes de façon à susciter leur intérêt dès la première embauche, et à les retenir dans la fonction publique au terme de leurs études ».
De plus, les offres d’emploi visent principalement les étudiants du collégial et de l’université. Les élèves du secondaire sont très peu représentés, et ce, tant dans l’offre d’emploi étudiant que dans l’embauche. Malgré une disponibilité moindre en raison du calendrier scolaire, la Commission encourage les ministères et organismes à recourir à ces élèves pendant la période estivale, notamment pour des emplois de bureau ou de secrétariat, de façon à leur permettre de découvrir la fonction publique et de la considérer dans leurs projets de carrière.
Recommandations et conclusion
Dans l’optique de traduire l’intention gouvernementale d’attraction et de fidélisation des étudiantes et des étudiants, la Commission rappelle l’importance de leur offrir des emplois en lien avec leur domaine d’études. Ce lien s’avérera d’autant plus important au cours des prochaines années avec l’instauration, prévue en 2014, de dispositions qui permettront à celles et ceux qui auront déjà occupé un emploi en lien avec leurs études de bénéficier de processus de qualification particuliers facilitant leur accès à la fonction publique.
La présidente tient à rappeler que, si l’embauche étudiante s’avère profitable autant pour les ministères et organismes que pour les jeunes, l’enjeu principal demeure la capacité du gouvernement de les retenir à long terme. « Permettre aux étudiants de faire des apprentissages qui correspondent à leurs intérêts et qui sont directement liés à leur domaine d’études pourrait les encourager à choisir la fonction publique comme employeur. Il y va du succès du renouvellement de son effectif ».